A la fin du 17ème siècle, l’évêque Augustin Potier fait construire le couvent des Ursulines, rue des Jacobins. Cet établissement fut dès sa construction dédié à l’éducation des jeunes filles pauvres.
La révolution de 1789 eut pour conséquences la fermeture des 3 ou 4 écoles de la ville qui fonctionnaient dans des couvents et il fut établi que l’enseignement serait une fonction civile, indépendante de l’église. Le couvent des Ursulines fut donc vendu comme bien national et l’enseignement y fut abandonné en 1793.
En 1795, la Convention décide de créer dans chaque département, une École Centrale. Dans l’Oise, celle-ci fut installée dans l’ancien couvent des Ursulines. Des garçons de 12 à 18 ans et des professeurs non ecclésiastiques remplacent les sœurs grises et les fillettes, écolières du quartier.
Les cours offrent un caractère éducatif et pratique. L’école Centrale insista, en outre, sur les mathématiques et les sciences – avec le professeur Biot – l’histoire, le droit et le dessin. Les professeurs jouissent, pour la plupart, d’une notoriété évidente. Par exemple, Monsieur Ricard, professeur de physique – chimie, adapte à merveille son enseignement aux industries locales : la teinture, la blanchisserie, la tannerie et surtout la céramique (pays de Bray). Un autre professeur, ami des grands peintres parisiens, donnait même des cours devant des ouvriers et apprentis des manufactures (pour les futurs tapissiers, par exemple).
En 1803, le premier Consul, Bonaparte, fit de l’école Centrale, un Lycée.
Au cours des années agitées entre 1804 et 1830, l’établissement changea plusieurs fois de nom et de programme, mais garda sa fonction enseignante.
Quand le Lycée Félix Faure ouvrit ses portes en 1898, le bâtiment de la rue Vincent de Beauvais devint le siège d’un collège d’enseignement professionnel et technique, qui prendra le nom de Cyprien Desgroux pendant la Première Guerre Mondiale, en souvenir du maire de Beauvais.
En 1911, l’école est dotée d’un secteur commercial et agricole, puis en 1913 d’une section industrielle (étude du bois et du fer).
En 1922, le secteur industriel devient le premier secteur de l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie. S’ajoutent alors, au fil du temps, les sections suivantes : électricité, garage, artisanat rural et céramique, dessin industriel. Dans les années trente, l’école accueille près de 300 élèves.
En 1946, l’école pratique de commerce et d’industrie devient le collège technique municipal, auquel est annexé le Centre d’apprentissage (section ajustage).
En 1956, le collège technique est nationalisé et devient en 1961, le lycée technique .Le centre d’apprentissage devient quant à lui le Collège d’enseignement technique (C.E.T)
Avec une population scolaire sans cesse croissante, les locaux deviennent exigus .Ce n’est qu’à la rentrée scolaire 1968/1969 que le lycée technique quitte la rue des Jacobins pour s’installer dans les locaux connus aujourd’hui sous le nom de lycée Langevin. Le CET Commercial restera et deviendra le lycée professionnel « les Jacobins ».
Ainsi, ce bel établissement est actuellement le plus ancien bâtiment consacré à l’enseignement, à Beauvais. De ses murs sortirent des personnages célèbres en particulier les deux Lebesgue – qui n’étaient pas parents – Lebesgue Henri, un mathématicien de réputation mondiale, et Philéas Lebesgue : poète et paysan non moins mondialement connu :image exemplaire du beauvaisien savant et sage.